Brouilleurs illégaux au Canada : comprendre la loi

Au Canada, l’utilisation de brouilleurs est strictement interdite et considérée comme une infraction en vertu de la Loi sur la radiocommunication, en particulier des articles 4, 9, 10 et 15.1, qui décrivent les sanctions correspondantes.

Qu’est-ce qu’un brouilleur exactement ?

Un brouilleur de radiocommunication émet une énergie électromagnétique qui interfère avec les signaux et services radio, les perturbe ou les bloque. Ces dispositifs, également appelés brouilleurs de téléphones portables, silencieux ou bloqueurs de signaux, perturbent efficacement les communications. Pour une définition juridique précise d’un brouilleur, consultez l’article 2 de la Loi.

Quelle est l’efficacité des systèmes anti-drones ou anti-systèmes aériens sans pilote (CUAS) fonctionnant par radiofréquence ?

Un brouilleur désigne tout dispositif anti-drone émettant de l’énergie électromagnétique, notamment des signaux radiofréquences, pour interférer ou bloquer les radiocommunications. Cela inclut les dispositifs conçus pour perturber les signaux entre un drone et son contrôleur ou opérateur, interrompant ainsi leur communication. De plus, les brouilleurs peuvent également transmettre aux drones ou à leurs contrôleurs des signaux alternatifs, appelés « spoofing », différents de ceux prévus par l’opérateur. En résumé, les brouilleurs sont des outils polyvalents capables de perturber et de manipuler les communications des drones.

Pourquoi les brouilleurs de signaux sont-ils illégaux au Canada ?

Les brouilleurs, souvent présentés comme des dispositifs améliorant la confidentialité, ont de profondes répercussions qui peuvent compromettre la sécurité des personnes, des biens et même la sécurité nationale. Leur fonctionnement perturbe les réseaux sans fil et les systèmes de communication essentiels, comme la connectivité mobile et Wi-Fi, ainsi que les signaux GPS. Cette perturbation peut être si grave qu’elle empêche les personnes de joindre les services d’urgence 9-1-1 dans des situations critiques. De plus, ces appareils peuvent interférer avec les systèmes de radiocommunication essentiels à la sécurité des aéronefs, des navires et des trains, ou causer des interférences perturbatrices à d’autres systèmes radio vitaux. Compte tenu de ces risques graves, le Canada a mis en place des mesures strictes par le biais de sa législation. Le paragraphe 4(4) de la Loi interdit expressément les activités liées aux brouilleurs, y compris leur installation, leur utilisation, leur possession, leur fabrication, leur importation, leur distribution, leur location et leur vente. De plus, afin de garantir l’intégrité des radiocommunications, l’alinéa 9(1)b) de la Loi interdit toute interférence ou obstruction de ces communications sans exemption ministérielle explicite.

Les exceptions : existent-elles vraiment ?

Le ministre possède le pouvoir, conféré par le paragraphe 14(1) de la Loi, d’accorder des exemptions aux dispositions du paragraphe 4(4) et de l’alinéa 9(1)b) de la Loi. Ces exemptions, accordées par arrêté ministériel, peuvent être assorties de conditions particulières fixées par le ministre. Il est important de noter que ces exemptions ne sont pas toutes admissibles ; seules certaines personnes ou entités, répondant aux critères précisés au paragraphe 14(1) de la Loi, peuvent en faire la demande. Les entités souhaitant obtenir une exemption aux interdictions prévues par la Loi peuvent présenter une requête au ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie. Le ministre examine chaque demande individuellement, évaluant l’expertise technique du demandeur et la validité des motifs justifiant la nécessité de dispositifs de brouillage, par exemple pour renforcer la sécurité nationale ou assurer la sécurité publique.

Les décrets d’exemption prévus par la Loi permettent à certaines entités de contourner certaines interdictions relatives aux brouilleurs, mais il ne s’agit pas d’exemptions générales. Elles s’appliquent strictement aux fins décrites au paragraphe 14(1) et sont accordées par arrêté ministériel, selon des modalités précises. Les entités qui répondent à des appels d’offres ou qui sont chargées de fournir des brouilleurs ou des services de brouilleur à une entité exemptée peuvent également bénéficier de ces exemptions. Cependant, leur exemption est limitée à leurs obligations contractuelles et soumise aux restrictions du décret d’exemption. Par exemple, un fournisseur utilisant un brouilleur doit être sous la supervision de l’entité exemptée. Ainsi, même si certaines entités peuvent exercer leurs activités en dehors des interdictions relatives aux brouilleurs, des contrôles sont toujours en place pour maintenir l’ordre.

Quelles sont les répercussions du non-respect des règles relatives aux brouilleurs ?

Au Canada, l’utilisation de brouilleurs et les interférences qu’ils causent sont traitées avec la plus grande sévérité. L’utilisation illégale de brouilleurs peut entraîner de graves répercussions pour les particuliers, les entreprises et autres entités. Ces conséquences comprennent l’imposition de sanctions administratives pécuniaires, la confiscation des appareils illégaux et diverses autres mesures d’application de la loi. Plus précisément, Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) a le pouvoir d’imposer des amendes pouvant atteindre 25 000 $ aux particuliers lors d’une première infraction, et pouvant atteindre 50 000 $ pour toute infraction subséquente. Pour les entreprises et autres entités, les sanctions sont encore plus sévères, avec une amende maximale de 10 millions de dollars pour la première infraction et de 15 millions de dollars pour les infractions subséquentes. Pour en savoir plus sur ces règlements et mesures d’application de la loi, consultez la page Web d’ISDE sur la conformité et l’application de la loi en matière de spectre.

Comment réagir lorsque vous soupçonnez que vos communications sont brouillées ?

Si vous rencontrez des problèmes de connectivité, consultez d’abord les recommandations du fabricant de votre équipement et les conseils de dépannage de votre fournisseur de services de communication. Une fois que vous avez exclu l’équipement ou le fournisseur de services comme étant la cause des interférences et que vous soupçonnez la présence de dispositifs de brouillage non autorisés, contactez le bureau de district d’ISDE le plus proche pour obtenir de l’aide. Assurez une connectivité fluide et résolvez les problèmes de brouillage potentiels en adoptant des mesures proactives et en sollicitant l’aide d’experts.